Relire Jan Tschichold
La conception élémentaire en typographie n’est jamais absolue ou définitive, étant donné que le concept de composition élémentaire se modifie de façon nécessaire, et en permanence, suivant la mutation des éléments.
Jan Tschichold dans Robin Kinross, La typographie moderne, éditions B42, page 105
Cette phrase de Jan Tschichold est le dixième point de son énoncé de la nouvelle typographie, publié initialement dans Typographische Mitteilungen, n°10, 1925, p. 198, 200 - et repris dans son intégralité dans l’ouvrage de Robin Kinross. Ce dixième et dernier point a une portée historique que l’on ne peut ignorer, que ce soit dans son contexte d’origine - à une époque où beaucoup de questions se posaient sur les formats de papier et les unités de mesure typographique et d’impression - ou dans une période plus contemporaine et numérique - je pense surtout au responsive web design. Ces quelques lignes de Jan Tschichold pourraient être reprises comme la devise des designers/graphistes/typographes - numériques - d’aujourd’hui. Non plus dans le processus de conception - mise en page avant impression - mais comme contrainte de départ : tout est susceptible de bouger en permanence, pour le Web comme pour le livre numérique - ou plus globalement pour toutes les interfaces de lecture.
Et je ne pense pas aux designers/graphistes/typographes qui travaillent avec des outils numériques pour des productions papier, il ne s’agit pas ici uniquement de dématérialisation mais de création numérique : mise en page flexible, possibilité de restructuration du contenu - principalement textuel.
Les neuf premiers points sont aussi intéressants mais difficilement “transposables”.